C’est dans une salle debout, pleine comme un œuf et vêtue de ses plus beaux atours aux couleurs rouge et jaune, et dans une flamboyante manifestation de liesse, que l’Espérance Sportive de Tunis a fêté, avant-hier soir, son titre de champion brillamment remporté aux dépens de son concurrent le plus tenace qui n’est autre que l’Etoile Sportive du Sahel, et ce, dans le cadre du match retour de la finale du championnat 2018-2019. Si joueurs, staff, accompagnateurs et supporters au paroxysme du bonheur, au coup de sifflet final des arbitres Hassène Khiari et Amine Boughrara, auteurs d’une belle prestation. Il faut relever ce moment le plus fort de la fête, lorsque le président du club Hamdi Meddeb, très ému, a tenu à descendre illico presto sur l’arène de la fiesta pour partager la joie de «ses» champions et les féliciter un à un, tout en se payant son énième bain de foule.
Il est vrai que ce monsieur qui ne compte plus ses rendez-vous, désormais fréquents, avec le podium de la consécration, a énormément misé sur l’équipe de handball, en lui réunissant toutes les conditions de réussite. Et elle ne l’a pas, encore une fois, déçu. Du donnant donnant par excellence !
Il n’y avait pas photo
Avant cette manche retour, nous avions martelé sur ces mêmes colonnes que tout restait à jouer, la marge prise par l’EST au match aller à Sousse (29-28) étant loin d’être sécurisante. Et alors que l’on s’attendait à un sursaut d’orgueil des gens de Boujaâfar, c’est plutôt à une Espérance des grands jours que nous eûmes droit. Une EST fringante, intenable et au sommet de son art.
Sa domination était, en effet, non-stop de la première jusqu’à la 60e minute de la rencontre, ne se faisant jamais ni rattraper encore moins mener au score. Une domination d’autant plus implacable que les hommes de Néjib Ben Thayer sont allés jusqu’à prendre une avance de six points, jusqu’à faire la loi en attaque et en défense. Ici et là, tout leur réussissait, tout leur souriait.
Au point qu’on peut conclure, sans la moindre hésitation, qu’ils ont sorti en cette mémorable veillée ramadanesque, leur plus grand match de la saison.
Pour les joueurs étoilés et leur entraîneur Sami Saïdi, ce n’était pas faute d’avoir essayé. Oui, ils se sont battus, tels des gladiateurs. Ils ont tout tenté et tout fait pour renverser la vapeur.
Et s’ils ont fini par abdiquer face à plus forts qu’eux, ils ont tout de même évité une raclée. Et c’est tout à leur honneur, parce que, franchement, l’Espérance était, ce soir-là, tout simplement impossible à battre. Ainsi, les «Sang et Or» remportent, avec brio et panache, leur 32e titre de champion, leur second sacre de la saison, après celui du championnat arabe. Décidément gourmande et éternellement insatisfaite, l’Espérance est en mesure de faire la passe de trois, lors de la finale de la Coupe de Tunisie qui l’opposera, samedi prochain à la salle olympique de Radès, au Club Sportif de Sakiet Ezzit. Ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant ? Et l’appétit à Bab Souika semble être des plus… gargantuesques cette saison.
Mohsen ZRIBI
